Patrouilles Mixtes MSA-Plateforme-FAMA à Menaka ville
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Autorités intérimaires : Moussa Ag Acharatoumane voit un nouvel élan à l’accord
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A Ménaka ou la présidence du conseil transitoire des autorités intérimaires est confiée au Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), l’espoir est permis. Le président du MSA, Moussa Ag Acharatoumane, voit même un nouvel élan impulsé à l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Entretien.
Pour l’installation des autorités intérimaires, la présidence de Ménaka est revenue au MSA. Quel commentaire en faites-vous ?
On ne peut que se réjouir de cette nomination qui concrétise de nombreux efforts effectués dans plusieurs domaines pour ramener la quiétude et la paix à nos populations, aussi le sens élever des consensus et des discussions que nous avons eues entre nous pour arriver à cette proposition. Au-delà du MSA, je pense que la présidence de cette région est d’abord revenue à tous les Ménakois sans distinction de coloration politique ou d’appartenance à X ou Y. C’est cela le plus important pour nous tous. Il faut maintenant aller vite et passer à la seconde étape du calendrier, c’est-à-dire préparer la suite, car cette période est intérimaire et le plus important est à venir dans le cadre de la normalisation dans la région.
D’aucuns pensent que si vous avez eu ce poste, c’est juste parce que vous êtes proche du Gatia ?
Vous savez, les gens parleront toujours. Quels que soient les résultats obtenus, le plus important c’est qu’à Ménaka, nous discutons, on échange et on fait des propositions pour avancer ensemble. Au-delà des alliances, des affinités, des colorations CMA, Plateforme, gouvernement, les gens cohabitent et sont tous issus de cette région. C’est l’essentiel pour nous. Nous sommes proches de tout le monde et en particulier de nos voisins de toutes communautés confondues, car on partage le même espace et les mêmes réalités. Cette nomination est un effort commun d’une partie importante de la région de Ménaka, cela doit être salué par tous. Il faut continuer à encourager ce genre de consensus partout où cela pourra être le cas.
C’est ce mardi que Ménaka devrait voir ses autorités intérimaires installées, mais avec la volte-face de Kidal, peut-on s’attendre à la même chose chez vous ?
Oui, c’est ce qui était prévu initialement dans le calendrier. Avec la nouvelle donne à Kidal, on verra bien la suite des choses en espérant que cette question sera rapidement résolue entre les acteurs pour permettre au processus de suivre son chemin, car il a trop trainé. A Ménaka, le gouverneur est sur place, les mouvements ainsi que les populations sont tous mobilisés et attendent l’arrivée de la délégation avec enthousiasme.
Comment est-ce que la nomination des membres et l’installation des autorités intérimaires dans votre région ont été appréciées par les groupes armés et la population ?
Communiqué n°00020 du 13-02-2017
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Mouvement pour le Salut de l'AZAWAD Communiqué n°00020 du 13-02-2017
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Moussa Ag Acharatoumane « tous les programmes surtout ceux qui concernent la sécurité au nord du Mali sont exposés aux actes terroristes…. »
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À trois mois de la création de son mouvement pour le Salut de L’AZAWAD et à un mois de sa nomination par décret présidentiel à la tête de la commission DDR de la région de Menaka, Moussa Ag Acharatoumane nous livre son analyse concernant la situation sécuritaire et politique concernant le retour de la paix au Mali. Il est prévu que plus d’une dizaine de sites de cantonnement des ex combattants des groupes armés maliens seront installés au nord du Mali dont celui de Menaka qui accueillera bientôt 700 ex-rebelles selon Moussa Ag Acharatoumane.
De retour d’une vaste mission auprès des troupes armés et politiques de son mouvement, l’ex chargé des affaires extérieures et chargé de communication du MNLA dont il est membre fondateur repond à nos questions
1- Que pensez-vous du DDR par rapport à la situation actuelle ?
Nous pensons que le (Programme DDR) s’il est mené comme il faut, avec des acteurs à sa tête qui ont pour préoccupation la bonne marche et le bien être des bénéficiaires, sera bénéfique pour plusieurs raisons. D’abord, s’il démarre, cela va contribuer à ralentir la prolifération des armes. Il va permettre de trouver un statut aux combattants armés et de réinsérer beaucoup de bénéficiaires et de communautés victimes de la crise. La réussite de ce programme est importante pour le retour de la paix.
2- Quelle est la position de votre mouvement par rapport à l’accord de paix signé le 15 mai /Juin 2015 ?
Le MSA, comme la plupart des mouvements politico-militaires, s’inscrit dans la logique de l’accord pour la paix et la réconciliation, issue du long processus mené à Alger. Il est vrai qu’il est né après la signature de l’accord, essentiellement créé par des anciens membres autant politiques que militaire du MNLA et du HCUA, suite à des divergences sur certains nombres de sujets interne, mais il reste dans l’accord, même si pour le moment, notre participation aux différentes structures de l’accord n’est pas effective, pour des raisons que nous ne maîtrisons point encore. Cela dit, les acteurs qui s’inscrivent dans la paix, comme le notre, doivent être rapidement pris en considération, à défaut de voir les gens perdre espoir en cet accord et aller vers d’autres horizons si leur prise en compte n’est pas effective.
3- Comment analysez-vous la perturbation de la mise en œuvre de l’accord de paix et la difficulté d’installation du MOC (Mécanisme de sécurité Opérationnel de la Coordination des forces mixtes comprenant les mouvements de la CMA, Plateforme pro malienne et les forces armées) ?
Beaucoup de facteurs déstabilisent la bonne marche de cet accord, car les intérêts sont multiples et diversifiés ainsi que les acteurs. Depuis les négociations, la médiation n’a jamais su les réconcilier, depuis ce sont des divisions multiples qui s’enchaînent, car il n’y a aucune mesure pour prévenir ces genres de choses. C’est la raison pour laquelle le processus a fini en trois parties depuis Alger : CMA, Plateforme et Gouvernement, qui en elles contiennent tout un monde. Les difficultés sont parties de là et continuent jusqu’à la mise en place des structures de mises en œuvre qui ont eu aussi leur temps de difficultés, de même que la composition des commissions. La première chose qu’il fallait mettre sur pied était les autorités intérimaires, une fois de plus les gens se sont heurtés à des blocages et pour finir, les autorités intérimaires. On en parle plus ou très peu, aujourd’hui c’est le MOC qui amène son lot de difficultés et de blocage et qui a fini par être frappé d’une rare violence par les moujahidines. Cette frappe contre le MOC, démontre non seulement les failles sécuritaires restantes mais aussi témoigne de toute la colère qui anime ceux qui ne veulent pas de la bonne marche de cet accord ou qui ne se sentent pas concernés par l’accord. Conclusion : du début des négociations à nos jours, cet accord rime avec mécontentement, insatisfaction, exclusion, et difficultés sécuritaires, car les mesures adéquates pour la bonne marche de la paix ne sont guerre au rendez vous.
4- Comment envisagez-vous la mise en place du DDR dans la région de Menaka ?
Pour le moment, le programme DDR est en construction et le travail va être long. Dans la région de Menaka, nous essayons de sensibiliser et informer au maximum les bénéficiaires qui sont ciblés. Ensuite, nous devons nous installer et commencer l’identification des lieux de regroupement, des listes des combattants et l’enregistrement des différents bénéficiaires qui seront démobilisés. Ensuite on verra ceux qui vont bénéficier de la réinsertion et vont aller vers l’intégration. Il y aura aussi des projets qui vont vers des communautés qui ont été touchées par la crise actuelle pour toucher le maximum de monde. Tout cela est à construire, pour le moment, rien n’est fait encore. Les populations de Menaka suite à notre dernière mission, attendent avec impatience ce nouveau programme.
5- Pensez vous que les camps qui vont accueillir les combattants ne seront pas ciblés à l’image de celui du MOC de Gao qui a fait plusieurs morts et 115 blessés le 18-01-2017 ?
Quelles seront selon vous les stratégies à entreprendre pour éviter cela ?
Tous les programmes surtout ceux qui concernent la sécurité, sont exposés au même risque d’attentat terroriste que celui de Gao, qui est en réalité un message envoyé à tous ceux qui sont engagés pour la paix. Pour éviter cela, il faudra envisager une stratégie d’anticipation sur tous les lieux de regroupements et mettre un dispositif sécuritaire à la hauteur des risques qui existent sur le terrain aujourd’hui qui sont connu de tous.